Journal de bord

Jour 32

Perturbateurs endocriniens

Jean-Baptiste Fini

Professeur du Muséum National d’Histoire Naturelle, il s’intéresse particulièrement aux polluants chimiques qui rentrent dans les organismes vivants, dont l’homme, et l’impact sur la santé environnementale.

Objectifs scientifiques sur l’Europe à la rame

La traversée de 5 pays européens est une belle opportunité pour faire un état des lieux de la pollution plastique visible et invisible (perturbation hormonale), L’impact des perturbateurs endocriniens des eaux échantillonnées sera évaluée sur trois axes : œstrogéniques, androgéniques et thyroïdiens (idéalement en amont et en aval de grandes villes).

Contexte général

La surveillance de la qualité environnementale des eaux de surface est fondamentale pour la gestion durable des ressources en eau et la réduction des stress anthropiques.

La législation actuelle de l’UE exige que les États membres surveillent régulièrement un large éventail de paramètres biologiques et chimiques des masses d’eau européennes (directive 2000/60/CE). Quarante-cinq substances prioritaires ont été listées par la Commission européenne dans la directive-cadre sur l’eau pour les substances chimiques. La liste contient actuellement des produits de soins personnels, des produits pharmaceutiques humains et vétérinaires, des tensioactifs, des produits de contraste pour radiologie, des pesticides, des sous-produits de désinfection, des toxines algales, des retardateurs de flamme, des plastifiants, des filtres anti- UV, des composés industriels et des produits de transformation (Sima et al., 2014). Parmi ces molécules qui sont retrouvées certaines peuvent s’accumuler et perturber les systèmes hormonaux, avec un impact direct sur la biodiversité et sur la santé humaine des populations environnantes.

Crédits : Bruno Bourgeois, voir l’article La pollution invisible des plastiques -JB Fini.

Sensibilisation

Il est important de faire prendre conscience aux futures générations de l’importance de la ressource en eau et des impacts de nos activités, de notre consommation, de nos habitudes alimentaires sur la biodiversité et sur notre santé.

Sensibiliser les jeunes des pays traversés sur la ressource « eau » avec les contaminants visibles (plastiques) et invisibles (perturbateurs endocriniens). Comprendre la pollution plastique : source, parcours, geste de tri, modification des modes de consommation.

Pédagogie et Sciences participatives :

La pollution plastique. De la terre à la mer. Comprendre pour agir.

Des échanges avec le scientifique pourront être organisés à distance, avec les élèves et les professeurs sur différents thèmes : connaître les produits plastiques et leur composition, savoir identifier les plastiques cachés, adopter les bons gestes au quotidien.
En termes de sciences participatives, les élèves pourront s’engager dans deux types d’actions :
– effectuer des prélèvements d’eau, en amont et en aval des grandes villes, selon des protocoles bien définis.
– organiser des opérations de ramassage de macro-déchets plastiques à proximité des cours d’eau, en suivant des protocoles de collecte et de caractérisation des plastiques pour remonter à la source de cette pollution.

Professeur et chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle depuis 2003, Jean-Baptiste Fini est spécialiste des perturbateurs endocriniens. Membre d’un groupe de travail à l’ANSES et l’EFSA sur l’évolution de substances chimiques, il travaille avec Sabrina Krief en Ouganda sur le rôle des perturbateurs endocriniens dans la santé des grands singes. Ses domaines d’expertise : thyroïde, développement cognitif, perturbateurs endocriniens, plastiques, réglementation des produits chimiques.