Journal de bord

Jour 32

L’observation des odonates

Romain Garrouste

Chercheur à l’Institut de Systématique Évolution Biodiversité du Muséum National d’Histoire Naturelle, spécialiste de l’écologie et de l’évolution des insectes.

Objet de l’étude 

Les milieux aquatiques sont parmi les plus impactés par les activités humaines, quand ce n’est pas leur pure et simple disparition, déclarés insalubres jusqu’il y a peu. De nombreuses espèces d’insectes dépendent de ces habitats et sont au départ des chaines trophiques essentielles pour les oiseaux, les chauves-souris, et de nombreux animaux.
En Europe de l’Ouest ces milieux ont subi de profonds remaniements avec les recalibrages, les connexions entre bassins versants, les barrages, l’extraction de matériaux, les pollutions multiples. Disparitions d’espèces et de micro-milieux essentiels, invasions d’espèces non souhaitées, ont profondément modifié les écosystèmes aquatiques. Parmi tous les insectes, les libellules (Odonates) sont particulièrement exposées à ces modifications. Dans plusieurs pays d’Europe de nombreuses espèces sont menacées selon d’UICN et font l’objet de mesures de protections spécifiques, comme en France. Dans certaines zones les améliorations sont sensibles, mais les atteintes continuent avec le maintien d’une agriculture industrialisée source de pollution et de destruction d’habitat.

Méthodes

L’étude des espèces le long du parcours avec un protocole simple, la recherche d’espèces invasives d’Hétéroptères et principalement de l’Anisops sardea (Hétéroptère aquatique originaire du sud de l’Europe) pourront être envisagés.
Les libellules feront aussi l’objet de recherches. Le vol des libellules est actuellement à l’étude à l’aide de caméra haute vitesse par une équipe mixte ISYEB/ ESCPI dans le cadre d’un projet de bioinspiration.

Accouplement de Libellules vraies (Anisoptères)

Un projet scientifique en relation avec les pays traversés, fera appel le plus possible au membres du programme DISSCO qui relie les Museums d’histoire naturelle européens. Avec l’aide de ces institutions, une comparaison pourra être réalisée entre l’état actuel des communautés d’insectes aquatiques obtenu par les données de terrain acquises à l’occasion de cette expédition, et un état initial déterminé par les données des collections.

Sensibilisation

Ce parcours donne l’occasion de communiquer sur ces organismes, sur la conservation des écosystèmes aquatiques et de valoriser les recherches du Museum (et de ceux de DISSCO) en montrant l’intérêt des collections. Dans ce cadre il sera également possible de mettre en valeur les recherches que nous réalisons sur l’origine des insectes à travers l’étude des fossiles présents en France, en Allemagne et Belgique. Par exemple, l’un des plus ancien fossile d’insecte , Strudiella devonica provient de Belgique et les sables de l’Oise en France contiennent l’un des plus important site à ambre de l’Eocène que nous étudions.

Une demoiselle aux «  yeux écartés » (Zygoptères)

Une exposition sur les insectes aquatiques, fossiles et actuels pourra être organisée en fin de projet pour valoriser les résultats et les images réalisées.

Une visioconférence pourra être réalisée pour les écoles.

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Sciences participatives

Contenus en préparation.

Romain Garrouste

Chercheur en écologie Paléoentomologiste au département Origines et Evolution du Muséum national d’Histoire Naturelle. Ecologue ISYEB Institut de Systématique Évolution Biodiversité.

Son travail se concentre sur l’évolution et l’écologie des insectes, en utilisant les méthodes modernes de taxonomies, y compris l’imagerie de haute technologie (3D), la morphométrie, l’analyse de données multivariées et l’exploration de la biodiversité et de la paléodiversité.

Spécialiste des insectes aquatiques et notamment des libellules, il s’intéresse à leurs aires de répartition qui sont actuellement en train de se modifier (espèces invasives). Il est intéressant d’en étudier les causes.

© Crédit photo : Romain Garrouste