Sortez votre paire de bottes, vos jumelles et votre appareil photo : c’est l’heure de venir observer des insectes vieux de…300 millions d’années ! Dotées de quatre ailes synchronisées rattachées aux muscles du thorax, les libellules font partie des premiers animaux volants. Ces insectes aquatiques sont très précieux car ils fournissent une continuité d’informations permettant aux chercheurs comme Romain Garrouste de décrypter leur évolution et les secrets de leur vol si particulier (le webinaire du chercheur est à visionner ici).
D’avril à octobre s’ouvre la période la plus favorable pour les observer. À l’instar de la plupart des insectes, les libellules passent les mois les plus froids au stade d’œuf ou de larve. Les larves ne peuvent grandir et se métamorphoser en libellules que quand les températures sont suffisamment élevées. Rendez-vous près des zones humides – mares, étangs, marais, ruisseaux, rivières…-, c’est là qu’elles viennent chasser leurs proies et se reproduire.
Les Zygoptères ou “demoiselles”, souvent de petite taille avec un corps gracile et des ailes peu nervurées, se cachent dans les hautes herbes et les milieux proches des berges. Les Anisoptères ou “vraies” libellules sont beaucoup plus mobiles et rapides. On les reconnaît à leurs grands yeux et leur abdomen plus large. Ces deux grandes familles appartiennent à l’ordre des odonates – d’odon, « dent », en référence à leurs puissantes mandibules pourvues de dents, qui en font de redoutables prédatrices.
Ce sont également des as de la voltige. Certaines libellules se livrent à des acrobaties improbables et peuvent se déplacer à une vitesse de 40 à 50 km/heure ! En comparaison, moi et mes petits bras menons ma yole à une vitesse de croisière de 8 km/heure…Difficile de rivaliser !
Crédit photos : Magnus Lundgren